On a mal agi: acte de décès d'une espèce vivante
Les biologistes chinois ont signé l'acte de décès officiel du baiji, un dauphin du fleuve Yang-tsé, à la suite d'une expédition de plusieurs semaines qui n'a pas permis d'en observer un seul spécimen.
Cette espèce, surnommée la déesse du Yang-tsé, était d'autant plus importante pour le patrimoine biologique mondial qu'elle était présente sur la planète depuis 20 millions d'années, ce qui en faisait une des espèces vivantes les plus vieilles. Son extinction est attribuée à la destruction de son habitat, à la surpêche, aux blessures infligées par la navigation, à la pollution et en grande partie à la construction des barrages sur ce fleuve, qui ont coupé l'espèce de ses aires de migration traditionnelles.
Il y avait encore, dans les années 80, quelque 400 baijis qui sillonnaient les 3500 kilomètres du Yang-tsé. L'expédition a fait à deux reprises la portion entre le barrage des Trois Gorges et Shanghaï, dans le delta du fleuve, sans pouvoir localiser le moindre dauphin. En 1997, une expédition similaire en avait dénombré 13, et la dernière observation remonte à septembre 2004, rapportait récemment l'agence Environmental News Service.
On a déjà songé, en Chine, à capturer les derniers survivants et à les déplacer dans des eaux plus propices à leur survie, mais au bout du compte, le débat a duré un peu trop longtemps... Néanmoins, ce grand fleuve chinois abrite encore quatre autres espèces de dauphins, aussi présents dans d'autres cours d'eau d'Asie. Mais les quatre espèces en question figurent elles aussi sur la liste des espèces menacées de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Extrait de www.ledevoir.com