La TOHU et l'environnement

Si la TOHU évoque tout d’abord les arts du cirque, rappelons que l’organisme a aussi une mission environnementale et communautaire, trois volets qui se retrouvent sans équivoque dans son slogan : Le Cirque, la Terre, l’Humain. Installée dans le quartier Saint-Michel, sur le pourtour du deuxième plus grand site d’enfouissement de déchets en milieu urbain en Amérique du Nord, la TOHU ne pouvait passer à côté de Mines d’ordures du photographe français Paul-Antoine Pichard, une exposition de photos choc, qui dévoile sans ménagement la dévastation humaine et environnementale.

Dans la tradition des grands photographes engagés, Paul-Antoine Pichard a parcouru le monde, caméra à la main, pour nous révéler les visages de femmes, d’hommes et d’enfants, qui habitent et « travaillent » sur des montagnes d’ordures. Aux portes de l’enfer, à l’extrémité de la chaîne de consommation, ils (sur)vivent en recyclant ce qu’ils parviennent à tirer des déchets. Intitulée Mines d’ordures, l’exposition comprenant de nombreuses photos grand format s’avère un rendez-vous incontournable et bouleversant avec des images coup-de-poing, où l’esthétique donne la main à l’horreur pour mieux prendre d’assaut l’indifférence.

Mines d’ordures sera présentée dans l’Espace SSQ de la TOHU, du 10 janvier au 10 mars 2007. Le vernissage aura lieu le 18 janvier à 18 h en présence du photographe et sera suivi à 20 h par une conférence donnée par Paul-Antoine Pichard, Jacques Languirand et Marc Saint-Onge, réalisateur de l’émission Les Citadins du rebut global, diffusée par Télé-Québec. Cette conférence de type forum public (questions & réponses) offrira des pistes de solution pour faire face aux problèmes de la surconsommation et du gaspillage.

L’exposition est le fruit de près de trois années de travail, pendant lesquelles Paul-Antoine Pichard a côtoyé les plus pauvres des pauvres aux Philippines, en Indonésie, au Cambodge, en Thaïlande, en Inde, en Égypte, au Sénégal, à Madagascar et au Mexique. Le photographe a vécu sur place, observé les habitants de ces univers parallèles, ces zones de non-droit rayées du registre du monde. Il a établi une relation de confiance avec ces oubliés de la planète et fixé sur pellicule leur quotidien, fait de gestes de survie, de prières, de violence, de danger, de maladies. Mais les clichés du photographe témoignent aussi de la volonté de vivre, du combat pour préserver un semblant de dignité dans un univers d’abjection. Prises pour la plupart au lever du soleil, les photos sont d’une effrayante beauté.

Inédites, bouleversantes, voire dérangeantes, les photos de Paul-Antoine Pichard dévoilent ces lieux qui ne devraient jamais exister, mais dont tous devraient connaître l’existence. Cette exposition devrait interpeller tous les publics.

À ne pas manquer du 10 janvier au 10 mars, de 9h à 17h, dans l’Espace SSQ de la TOHU. L’entrée est libre.

Extrait du site de la TOHU www.tohu.ca
http://paulantoinepichard.free.fr

Pour se rendre à la TOHU: 2345, rue Jarry Est (angle d’Iberville)
Métro Jarry (autobus 193 - Est) /
Métro d’Iberville (autobus 94 - Nord)