La géothermie, grande oubliée des énergies renouvelables
La géothermie à très grande profondeur ouvre des perspectives nouvelles dans le domaine des énergies renouvelables. L’expérience menée à Soultz-sous-Forêts, près de Strasbourg (France), sera à cet égard décisive. La nouvelle technologie utilisée pour récupérer la chaleur naturellement stockée dans le sous-sol n’a jamais été mise en oeuvre. Elle consiste à injecter de l’eau froide à haut débit sous forte pression (100 bars) dans la roche granitique dont la température dépasse 200°C à 5 000 mètres de profondeur. L’eau circule dans les fractures naturelles de la roche et se réchauffe à son contact.
Le potentiel offert par les sites favorables à la production d’énergie par géothermie profonde est considérable, de l’ordre de 110 000 mégawatts, soit la puissance actuelle du parc français de production d’électricité. Mais cette géothermie profonde, qui peut être exploitée sur un même site pendant au moins 20 ans, ne sera compétitive que lorsqu’une dizaine de sites existeront en France et totaliseront une capacité de plus de 300 mégawatts.
La France aurait donc tort de se priver de cette énergie qui ne pollue pas et qui permet, à un coût d’exploitation minime, de lutter contre l’effet de serre. Ainsi, on estime à 78 Euros le prix d’une tonne de CO2 évitée par la réalisation et l’exploitation d’une installation géothermique, contre 810 Euros par le solaire thermique par exemple.
En France, plus de 200 000 équivalents-logements sont actuellement raccordés à des réseaux de chaleur utilisant prioritairement l’énergie géothermique. La chaleur géothermique produite annuellement en France est de l’ordre de 1 380 GWh (119 ktep), ce qui place le pays au 10ème rang mondial pour l’utilisation de cette filière.
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